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Notre avenir énergétique
22 août 2013

L'Allemagne et la transition énergétique (suite)

Ce dont les Verts français rêvent, les Allemands l'ont fait!

Outre-Rhin, à la suite de Fukushima, la part du nucléaire dans la production d'électricité est passée de 23% (en 2010) à 16% (en 2012). Simultanément, la part du renouvelable subventionné (solaire, éolien et biomasse) est passée de 12% à 18%.

Toutefois ce qui apparaît comme un beau succès du parterre ne doit pas empêcher de regarder l'envers du décor. Et dans les coulisses, quatre gros problèmes...

1- Problème financier: la loi impose de racheter toute l'énergie éolienne et solaire à des prix bien supérieurs au coût de production de l'électricité thermique ou nucléaire. C'est le consommateur qui supporte le poids de ces subventions. En Allemagne le prix de l'électricité est le double du prix français; entre 2010 et 2012, il a augmenté de 30%.

2- Problème technique: c'est sans doute le plus important. Les KWh éoliens et solaires sont parfois produits au moment où l'on n'en a pas l'usage; et ils ne sont pas toujours là lorsqu'on en a besoin. Pour être sûr d'éviter les coupures, il faut donc avoir assez de centrales thermiques (ou nucléaires ou hydrauliques) capables de répondre aux variations de la demande. Mais lorsque le solaire et l'éolien fonctionnent, l'obligation d'acheter leur électricité conduit souvent les électriciens à arrêter leurs centrales thermiques. Elles fonctionnent alors trop peu d'heures par an pour être rentables; leurs propriétaires les ferment, surtout les centrales au gaz. On assiste donc à ce paradoxe dramatique: plus l'électricité verte est abondante, plus les capacités d'électricité brune sont nécessaires, et moins elles sont rentables!

3- Problème écologique: L'électricité allemande, produite à 56% avec des combustibles fossiles (charbon et gaz), est une électricité sale. Le contenu en CO² du KWh allemand est cinq fois plus plus élevé que celui du KWh français. Le recours aux combustibles fossiles n'a pas diminué mais le gaz a reculé au profit du charbon, qui est deux fois plus polluant que le gaz, et les rejets de CO² allemands se sont accrus.

4- Problème industriel: Les grandes entreprises allemandes (Siemens, Bosch,..) se sont lancées à corps perdu dans la production d'équipements solaires et éoliens. Lorsqu'il a pris conscience de l'envolée des surcoûts, le gouvernement allemand a réduit - modérément - les subventions à l'électricité verte. La demande d'équipements a faibli. Ajoutez à cela la concurrence chinoise. Ces firmes ont perdu des milliards d'euro et des milliers d'emplois.

A l'exception des lobbyistes et des idéologues, la plupart des Allemands, à commencer par Mme Merkel, voient dans tout cela un fiasco plutôt qu'un exemple...

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