Le gaz de charbon
Le gaz de schiste étant loin de faire l'unanimité, certains se tournent vers le gaz de charbon (ou gaz de houille, ou encore grisou, celui qui terrifiait les mineurs) pour lequel l'extraction ne nécessiterait pas de fracturation de la roche mère. On mettrait ici à profit le phénomène d'adsorption.
L’adsorption (à ne pas confondre avec l’absorption) est un mode de piégeage des gaz sur les surfaces des solides à très petite échelle ; visuellement on peut se le représenter comme de la buée sur une vitre.
Le charbon a un énorme pouvoir d’adsorption et quasiment tout le gaz de houille est naturellement stocké dans la roche, naturellement fracturé, via ce processus.
Selon les experts, les bassins miniers de Lorraine et du Nord-Pas-de-Calais pourraient renfermer jusqu'à 430 milliards de m3 de méthane, soit plusieurs années de consommation de gaz en France.
Sans attendre une évolution de la législation française qui tarde à venir, Total, avec trois autres partenaires, est en train de développer un projet de production de gaz de houille à l'est de l'Australie. Il s'agit d'un projet intégré combinant la production, le transport et la liquéfaction d'une ressource en gaz estimée à 25 milliards de m3.
Le projet comprend le forage de plus de 5 000 puits pour extraire le gaz de charbon, un réseau de collecte complexe, des stations de traitement et de compression du gaz sur site, un gazoduc de plus de 400 km et une usine de liquéfaction d'une capacité annuelle de plus de 7,2 millions de tonnes.
La mise en production est prévue pour 2015. C'est une première pour le pétrolier français, une expérience qui sera certainement très riche en enseignements pour le futur.